uillaume
Apollinaire, Paul Fort, Colette, Natalie Barney, la princesse
Murat, Edmond Jaloux, Pierre de Massot et Jean Cocteau encouragèrent
son jeune talent de « petite poyétesse
» (ainsi l'appelait Apollinaire) et favorisèrent
la publication de ses textes : des poèmes et des
contes fantastiques (La Maison dans l'œil du chat,
G. Crès, 1917), des articles dans Les Nouvelles
Littétaires et un roman à clé,
Carnaval (Albin Michel, 1923)... Mais ils ignoraient
que celle qu'ils virent courir à sa perte tenait
son Journal : de 1913 à 1929, cahiers et
feuillets, conservés par son amie, la traductrice
et essayiste Ludmila Savitsky, forment une extraordinaire
autobiographie. Avec lucidité et exaltation, Mireille
Havet y décrit sa «vie de damnation»,
une vie de guet et d'attente, de songe et d'outrance, aimantée
par son «goût singulier» pour
l'amour des femmes et pour les stupéfiants. Un vie
qui va «droit à l'enfer, par le chemin
même qui le fait oublier».
Un extrait du Journal de Mireille Havet (1918-1919
: «Le monde entier vous tire par le milieu du
ventre») a déjà paru aux mêmes
éditions. L'ensemble de ce Journal sera publié
en 4 tomes : 1913-1919, 1919-1924, 1924-1927 & 1927-1930.
Articles
parus à propos du Journal 1919 - 1924 :
« Aller droit à l'enfer,
par le chemin même qui vous le fait oublier »
•
«
Cruelles et franches comme la lumière »
« L'amour,
ses beautés, ses grandeurs, ses manques, ses désespoirs,
ses illusions, ses misères, le Journal n'est
fait que de ça. Sexe, débauches diverses et
drogue ne sont que des adjuvants. Elle les connaît
tous : "débauches de la noce crapuleuse,
amour avec n'importe laquelle et toutes, alcool, débauches
des drogues, nuits d'opium aux lendemains de cendres et
de ténèbres..."».
> lire
l'article
> Jacques Henric, Art
Press, n°314, juillet-août 2005
•
«
Une femme invertie en vaut deux »
« Contrairement
aux romans de l'époque (pensons au Puits de
solitude de l'anglaise Radclyffe Hall), son Journal
ne fait état, ni d'un rejet familial ni d'homophobie
sociale. […] Ainsi une jeune femme de 21 ans, sans
père ni mari comme garant dans cette France de 1920
où les hommes rentrés de guerre sont prompts
à rétablir leur domination, semble dormir
(ou coucher) relativement à sa guise. Ce Journal,
ainsi, donne un sérieux coup de vieux à des
certitudes qui voudraient confiner à l'exception,
des plaisirs qui semblent plus visiblement partagés.».
> lire
l'article
> Élisabeth Lebovici,
Libération, 2 juin 2005
• «
Journal d'une condamnée. La stupéfiante
»
« [Mireille Havet] dit qu'elle a déjà
épuisé tous les corps de femmes, toutes les
débauches de la chair, tous les stupéfiants,
tous les alcools, tous les voyages dans le Sud, et qu'elle
n'a plus rien à espérer. Elle dit que l'orage
est en elle. Elle se sent "damnée".
Elle se trouve "une âme d'assassin".
Elle promet d'être "abracadabrante jusqu'au
bout". Pendant dix pages chirurgicales, l'amazone
raconte son dépucelage par un homme comme une expédition
en enfer, un marquage au fer rouge, une éxécution
capitale. Elle est bouleversée par la mort de sa
mère qui réveille son regret d'une enfance
sage et de l'odeur de l'herbe. Elle est seule au milieu
d'un grand cimetière. Ce "Journal"
qui résonne si fort, c'est son tombeau.
»
> lire
l'article
> Jérôme Garcin,
Le Nouvel Observateur, 12 mai 2005
•
«
Étonnante richesse d'un Journal inédit»
« Le passionnant, avec Mireille Havet, est de
sentir l'aventure inexpiable. Aventurière aventurée
au plus aventureux d'une contrée sauvage, MH n'aura
pas le temps de déployer sa vie et d'en faire une
œuvre. Ces années 1919-1924 évoquent
moins une reconstruction littéraire qu'une avidité
au plaisir de plus en plus fébrile, des prises de
risque, de la brutalité. La qualité reste
celle du style, celle des refus, celle des brusques chutes
dans l'opium ou la dope. MH, qui possédait un tel
don, n'a pas pris le temps de l'exploiter. Pourtant, quel
beau livre ! »
> lire
l'article
> François Nourissier,
de l'académie Goncourt, Le Figaro Magazine,
16 avril 2005.
Au
sujet du premier tome du Journal de Mireille Havet,
1918-1919
:
« Le monde entier nous tire par le milieu du ventre
»
•
«
On a hâte désormais de lire la suite du
« Journal » de cette Mireille déchirée
que l’on ne connaissait pas, que l’on n’oubliera
plus. »
> Jérôme Garcin,
Le Nouvel Observateur, février 2003.
• « Ce qui frappe à la lecture de
ce Journal, c’est l’étonnante
maturité de son auteur, son humour, son audace et
la maîtrise de son écriture. Ses portraits,
ses évocations de Paris, ses introspections, sont
de grands moments de littérature. Peut-on parler
de chef-d’œuvre ? Ne soyons pas chiche ! Allons-y
du oui. Sans grands risques.»
> Jacques Henric, Art
Press, mars 2003.
• « Cette première livraison du Journal
de Mireille Havet, commencé en 1913, révèle
un écrivain dont le talent n’a d’égal
que la fulgurance. La vie, l’écriture de cette
jeune femme sont placées sous le signe du feu. »
> Michèle Gazier,
Télérama, mars 2003.
• « Elle avait l’indécence
insolente des “enfants perdus”, fous de littérature,
mais qui savent qu’ils n’iront pas au bout de
leur désir, n’auront pas la force de faire
leur œuvre, avec ce que cela suppose de résistance
à la malveillance, à l’incompréhension,
à la cécité […] »
> Josyane Savigneau, Le
Monde, avril 2003.
• « Avant tout, [ce journal] est
merveilleusement écrit.[…] C’est
la première fois aussi, dans l’âge moderne,
qu’une femme sort du placard pour dire avec les mots
les plus charnels son homosexualité. »
> Élisabeth Lebovici,
Libération, avril 2003.
• « C’est son narcissisme douloureux
et désespéré qui fait l’intérêt
de ce Journal dont on nous dit qu’il a été
retrouvé par miracle. Mireille Havet ou les mots
sauvés de la marge, puis du néant. »
> Bernard Pivot, Journal
du Dimanche, avril 2003.
• « Qui connaît Mireille Havet ? Née
au tournant du siècle dernier, morte à trente
ans, homosexuelle dans un monde puritain, elle incarnait
la liberté de langage, de mœurs, la révolte…
La lecture de son « Journal » agit
comme un électro-choc salutaire. »
> Emilie Grangeray, L’Officiel,
mai 2003.
• « D’une limousine et d’un
salon à l’autre, chez les princes, chez les
mécènes et chez les poètes, elle parade
mais reste lucide : “ma légèreté
me sauve, je m’envole, avec des pieds de plumes et
une âme de plomb…” Et une écriture
de libellule. »
> André Rollin, Le
Canard enchaîné, mai 2003.
• « Amie de Cocteau et d’Apollinaire,
Mireille Havet rédige son journal dans le tourbillon
des années folles. Un document rare sur le Paris
lesbien de l’époque. »
> Judith Silberfeld, Têtu,
juin 2003.
• « Rarement on a entendu une si sensuelle
tristesse, ni une si âpre remontrance à ceux
qui vivent contents. »
> Michel Schneider, Le
Point, juin 2003.
• « […] le premier volume de ce journal
sauvé par miracle ressuscite une voix d’une
force rare, singulière, impétueuse, exceptionnelle.
»
> Louise Lambrichs, Vient
de paraître, juin 2003.
• « […] la qualité littéraire
du texte le dispute à sa valeur sociologique, qui
nous montre une jeune femme à la fois mélancolique
et hardie, farouchement décidée à vivre
son homosexualité et à dire son désir
sans relâche. »
> Laure Murat, Vient
de paraître, juin 2003.
• « On ouvre ce trésor : un fantôme
nous prend par la main… »
> Béatrice Leca,
« Le cœur ouvert de Mireille Havet : Journal
d’une enfant prodige », France Culture, septembre 2003.
• « un époustouflant témoignage
sur le début des Années folles »
> Isabelle Vramian, Elle,
novembre 2003.
• « La séduction et le désir
sont le cœur de son écriture sensuelle et naïve.
La pudeur de sa langue poétique retient, seule, l’impudeur
de ce qu’elle raconte.
> Angie David, La Revue
Littéraire, août 2004.
Carte
Postale de Mireille Havet (1917)
«Aller
au-devant, rompre, ne rien admettre, détruire
et rejeter tout ce qui, même de très
loin, menace une seconde l'indépendance, voici
mes lois. Ce n'est pas une politique de la conciliation,
c'est exactement une révolte.
Je ne mangerai pas de votre pain.
Je serai abracadabrante jusqu'au bout.»