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Follain est né dans la Manche, en 1903. Vingt-deux
années plus tard, il vient vivre dans la capitale,
dont il connaît par cœur le plan des rues, et
s’inscrit au barreau. Entre Montmartre et Montparnasse,
entre le milieu de la magistrature, du journalisme et celui
des poètes, des artistes, ce « piéton
de Paris » se prend d’une grande amitié
pour Max Jacob, André Salmon et pour ceux de la revue
Sagesse. Cinq Poèmes et La
Main chaude paraissent en 1933. Jean Follain se marie,
l’année suivante, avec la fille du peintre
Maurice Denis, et donne, en 1935, son premier livre en prose,
Paris, puis Chants terrestres en 1937,
L’Épicerie d’Enfance en 1938.
Lauréat du prix Mallarmé, il publie pendant
la guerre Canisy, des proses sur son village natal,
puis Usage du temps. Et encore Exister
en 1947. Quelque temps après le bombardement de la
ville de son adolescence, Saint-Lô, il rédige
Chef-Lieu. En 1951, il devient juge de grande instance
à Charleville. Territoires (1953), Tout instant (1957),
Des heures (1960), Appareil de la terre
(1964), D’après tout (1967) paraissent
chez Gallimard, « alors que dans un champ
/ de son enfance éternelle / le poète se promène
/ qui ne veut rien oublier ».
Le 10 mars 1971, Jean Follain est renversé par une
voiture, à Paris. Son dernier recueil, Espaces
d’instants, sort en librairie quelques jours
après sa mort.
« Qui veut, en dehors de son œuvre
– écrivait Henri Thomas en 1969 –
se renseigner sur Jean Follain au grand comptoir des
conversations de Paris, rencontre plusieurs versions du
personnage, parfois inconciliables, entre lesquelles il
n’est pas nécessaire de choisir. Homme d’un
terroir, homme d’une enfance qui le hante, ou voyageur
sans regret – liseur infatigable, de la comptine
aux Pères de l’Église, ou heureux par
toutes choses qui se passent du langage – homme
du monde et grand causeur, homme à l’écart
et taciturne : Jean Follain est tout cela, sans
donner pour autant l’impression d’être
particulièrement déchiré. »
De 1926 à sa mort, Jean Follain a pris des notes
dans ses Agendas : il n’y parle que très peu
de lui – « il faut être prudent
avec son soi-même ! » –
mais raconte ses rencontres, ses conversations insolites
ou mémorables avec Salmon, Jacob, Albert-Birot, Fargue,
Cingria, Audiberti, Reverdy, Éluard, Drieu La Rochelle,
Jouhandeau, Dhôtel, Thomas, Breton, Guillevic, Frénaud,
Ionesco, Pieyre de Mandiargues, Arland et d’autres
encore…
•
Texte établi et annoté par Claire Paulhan.
Collection « Pour Mémoire ».
• Cahier hors-texte de photographies n. & b. Bibliographie.
Index des noms cités.
• Édition originale chez Seghers, en avril
1993. Reprise, en 1999, sous nouvelle couverture rempliée
vert mousse, par les Éditions Claire Paulhan.
• 17, 5 x 22, 5 cm. 642 pages. Isbn : 2-912222-09-5.
• Prix de Vente public : 26,00 €.